3 janvier 2009
La termitière
Il y avait une longue colonne de termites en rang serré à l'entrée du Grand Palais, pour aller voir "dans la nuit des images".
Ils avaient annoncé dans les programmes une volière d'images. Elle imaginait des projections d'oiseaux de paradis sur les verrières, des récits poétiques dans les airs, des innovations stupéfiantes montées sur des supports qu'ils n'auraient jamais vu; une façon différente de raconter des histoires... Du rêve en grand quoi...
Oui, le grandiose était là. La verrière de métal, inouie, à la tombée du jour.
Des écrans géants de toutes sortes, avec à l'intérieur, des histoires dans tous les sens... Certes, c'était surprenant.
Et puis, en arpentant l'intérieur de la volière, elle fut prise par une sensation de vide.
Au final, ce n'était qu'une "cacophonie" d'images et de sons, des rythmes mécaniques et lancinants,des juxtapositions vides de sens, parce que le charme du récit n'opérait pas...
Il n'y avait pas de récit. Les spectateurs, libres, devaient sans doute fabriquer leur propre histoire...
Ils déambulaient, hagards, en colonne, d'un écran à l'autre, comme des fantômes.
Elle songeait à Saint Ex qui écrivait: "la termitière future m'épouvante; et je hais leur vertu de robots. Moi, j'étais fait pour être jardinier".
Trop de liberté nuit sans doute à la liberté.
Ce n'était pas une volière qu'elle voyait, mais une termitière.
Publicité
Publicité
Commentaires