Vents augures

Ce matin là un vent du sud violent était venu balayer les restes de neige sur les flancs de la montagne. Sans doute laissait-il dans son sillage une trace de douceur, mais le gris d’acier du ciel ne laissait pas entrevoir d’éclaircie pour la journée. Ils se sont tapis à l’intérieur, las de guerroyer contre les toux rugueuses et les fièvres mordantes qui usaient leurs nuits blanches. La vue de son petit enfant, fragile comme un moinillon, l’anéantissait. Elle était trop faible pour lutter et résister à quoique ce soit, et se laissait peu à peu envahir par les idées sombres. Les vents apportaient avec eux leur lot d’augures. De mauvais augures pour la journée. Il resterait encore deux bons mois avant de voir le bout de ce tunnel sombre, et le début des jours de promesses bleutées.