Vin de noix
Dans la torpeur de fin d'après-midi, la maison de M. semblait désertée. La petite cloche retentit comme au fond d'un cloître. Sur le côté du jardin, les jets arrosaient les pieds des noyers, et apportaient un peu de fraîcheur. M. est sortie lui ouvrir le portail de fer, puis elles se sont installées sous le tilleul en attendant les autres qui arriveraient avec leurs bidons et leur eau de vie pour faire le vin de noix. A cinq heures, elles sont parties cueillir joyeusement les noix fraîches sous les arbres. Huit par litre de vin. Puis chacune a confectionné son alcool, en y ajoutant ici un peu plus de sucre, là de la cannelle... Elles pensaient à ces soirées d'hiver où il fait bon se réunir autour du feu en dégustant le breuvage doux et velouté. Mais les verres sont vides et l'hiver semble encore loin.